iiiiiiiii | Janvier – Février – Mars 2018 | |
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– Dans le numéro 233 de Spectra Biologie –
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Innovations |
Détection combinée de l’ADN de T. vaginalis et M. genitalium
La société Roche Diagnostics a annoncé avoir reçu le marquage CE-IVD pour le test Cobas TV/MG à utiliser sur les systèmes Cobas 6800/8800. La société en a lancé la distribution immédiatement.
Le test permet la détection directe de l’ADN de Trichomonas vaginalis (TV) et/ou de Mycoplasma genitalium (MG) chez des patients tant symptomatiques que asymptomatiques.
Cobas TV/MG a été validé pour être utilisé avec le même set complet d’échantillons urogénitaux féminins que celui utilisé avec Cobas CT/NG pour le dépistage de Chlamydia trachomatis (CT) et/ou de Neisseria gonorrhoeae (NG). Il a également été validé pour une utilisation avec de l’urine masculine. Selon Roche, il s’agit du premier test moléculaire CE-IVD à recevoir l’aval pour une recherche combinée de Trichomonas vaginalis et de Mycoplasma genitalium à partir de prélèvement d’urine.
« En couplant le test Cobas TV/MG avec le test Cobas CT/NG récemment lancé, les laboratoires peuvent désormais disposer de la solution de test à haut débit la plus flexible du marché », a déclaré Uwe Oberlaender, directeur de Roche Molecular Diagnostics. « Les laboratoires peuvent maintenant traiter simultanément, à partir d’un seul échantillon de patient, n’importe quelle combinaison de CT, NG, TV et MG, ce qui fournit aux cliniciens les informations précieuses dont ils ont besoin pour diagnostiquer correctement les IST et améliorer les soins aux patients. »
AODs : dosage de l’Edoxaban
Hyphen BioMed, continue à innover et à étoffer ses solutions pour le dosage des anticoagulants oraux directs (AODs), et ajoute désormais à sa gamme l’Edoxaban, dernier AOD mis sur le marché. Comme pour le dosage des autres AODs, et fidèle à sa démarche, les kits sont répartis selon le même principe, le Biophen™ Edoxaban Calibrator Low (pour la gamme basse, afin de permettre le dosage des concentrations résiduelles), le Biophen™ Edoxaban Calibrator (pour la gamme standard, jusqu’à une concentration de 600 mg/mL*), ainsi que les contrôles, Biophen™ Edoxaban Control Low et Biophen™ Edoxaban Control, contenant chacun deux niveaux.
L’utilisation des kits pour le dosage de l’Edoxaban est associée à l’utilisation des kits Biophen™ Heparin LRT (réactif liquide, prêt à l’emploi), Biophen™ Heparin ou Biophen™ DiXal.
Bien que ces AODs ne nécessitent pas de suivi biologique régulier des patients, contrairement aux AVK, pouvoir doser dans le plasma le taux de chaque AOD prescrit est important car le risque d’hémorragie (en cas de surdosage) ou de thrombose (en cas de sous-dosage) sont identiques aux AVK. De plus, en cas de geste invasif urgent, une connaissance du taux plasmatique de l’AOD est nécessaire pour la prise en charge du patient. Hyphen BioMed est distribué en France par Sysmex France.
*exemple sur un automate Sysmex CS-series (dépendant de l’analyseur et des calibrants)
Dosage rapide et précis de l’héroïne et du Subutex®
Beckman Coulter Diagnostics a annoncé l’ajout de deux dosages à son vaste menu de tests de toxicologie : la 6-acétylmorphine (6-AM, métabolites de l’héroïne) et la buprénorphine (Subutex®). Ces dosages sont disponibles sur la gamme d’analyseurs chimiques évolutifs de Beckman Coulter (AU480 / AU680 / AU5800) pour des tests pratiques et faciles à utiliser pour des dépistages rapides, précis et fiables de drogues.
« Un surdosage aux amphétamines nécessite un traitement différent de celui d’un surdosage lié aux opioïdes. Par conséquent, fournir aux hôpitaux et aux laboratoires cliniques des tests hautement spécifiques pour distinguer ces deux classes de médicaments est important pour s’assurer que les patients reçoivent des soins appropriés », a déclaré Michael Samoszuk, de Beckman Coulter Diagnostics.
Le test Syva® EMIT® II Plus 6-AM offre un moyen pratique et rapide de dépister de manière sélective l’usage d’héroïne, en remplacement des méthodes chronophages telles que la chromatographie en phase gazeuse ou la spectrométrie de masse (GC/MS). Il garantit d’avoir moins de faux-positifs grâce à l’absence démontrée de réactivité croisée avec la morphine, les métabolites de la morphine ou les analgésiques courants.
Le test Syva® EMIT® II Plus BUP est dédié à l’analyse qualitative et / ou semi-quantitative de la buprénorphine dans l’urine humaine. Le test réduit également le nombre de faux-positifs grâce à sa grande spécificité pour la buprénorphine et la norbuprénorphine, sans réactivité croisée avec les opiacés couramment utilisés. Il présente également une sensibilité améliorée (cutoff de 5 ng/mL) pour minimiser les résultats faussement négatifs.
Ces deux tests sont conformes à la méthode de référence (GC/MS) et permettent une interprétation précise des résultats, pour répondre aux besoins des laboratoires cliniques en matière de toxicologie.
Un test amélioré pour 5 gènes de carbapénémases
Becton Dickinson et la société néerlandaise Check-Points Health ont reçu le marquage CE pour la nouvelle version de leur test de dépistage des organismes résistants aux antibiotiques producteurs de carbapénémases (CPO), un test basé sur la PCR de prochaine génération.
Ce test fonctionne sur le système entièrement automatisé BD Max et remplace une version antérieure, offrant un flux de travail amélioré et une cible supplémentaire, selon les deux entreprises.
Le test BD Max Check-Points CPO détecte les cinq gènes les plus communs de carbapénémases en moins de 2,5 heures ; le dépistage des patients colonisés peut ainsi favoriser un meilleur contrôle des infections dans les hôpitaux.
« Nous utilisons le test Check-Points sur le système BD Max en dépistage systématique du CPO depuis près de deux ans, car il nous fournit les informations dont nous avons besoin pour isoler ou non nos patients à haut risque, peu de temps après leur admission » explique John Rossen, professeur adjoint de microbiologie au Centre médical universitaire de Groningue (UMCG) aux Pays-Bas et secrétaire scientifique du Groupe d’étude de l’ESCMID sur les diagnostics génomiques et moléculaires. « Ce test a non seulement amélioré notre délai de traitement, mais il nous donne également la certitude que nous réduirons le risque de transmission et d’éclosion. »
La précédente version du test de Check-Points dédiée aux entérobactéries résistantes aux carbapénèmes et ciblant certains des mêmes gènes avait été critiquée dans une étude parue en 2015 pour sa faible valeur prédictive positive, les auteurs notant que l’utilisation d’un prélèvement rectal sur écouvillon pouvait potentiellement conduire à des faux positifs. À l’époque, Check-Points avait déclaré que le test mettait l’accent sur la haute sensibilité et la haute valeur prédictive négative.
Nouveauté : CHROMID® Colistin R, maintenant disponible (Publi produit)
Récemment, le premier mécanisme plasmidique de résistance à la colistine a été découvert chez des entérobactéries porteuses du gène mcr-1 de souches d’origines animales et humaines.
En référence aux recommandations du haut conseil de santé publique (HCSP) il est recommandé de rechercher la résistance à la colistine et la présence du gène mcr-1 chez toute souche d’entérobactérie résistante aux carbapénèmes par production de carbapénémases (EPC) (1).
La gélose CHROMID® Colistin R est un milieu chromogène sélectif destiné au dépistage des entérobactéries résistantes à la colistine à partir d’échantillons cliniques et vétérinaires.
Les espèces bactériennes ciblées sont : E. coli, K. pneumoniae, Salmonella spp et Enterobacter spp.
Il permet une lecture en 18–24 h après un pré-enrichissement en milieu liquide contenant un disque de colistine de 10 µg. Ce milieu permet également de confirmer la résistance à la colistine.
chromID® Colistin R fait partie de notre vaste gamme de milieux de culture de dépistage d’organismes multi-résistants.
Tous ensemble, contribuons à limiter l’émergence des résistances bactériennes et à préserver les antibiotiques de dernier recours pour les générations futures.
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Dépistage néonatal : MSMS sur sang séché
Suite à l’obtention du marquage CE, PerkinElmer lance son kit NeoBase™ 2 MSMS, destiné à la mesure semi-quantitative et à l’évaluation des concentrations d’acides aminés, de succinylacétone, de carnitine libre, d’acylcarnitine, de nucléosides et de lysophospholipides. La trousse analyse les échantillons de sang prélevés au talon du nouveau-né et séchés sur du papier filtre, par spectrométrie de masse en tandem.
Ce kit peut tester jusqu’à 57 analytes, y compris des marqueurs pour le dépistage de l’adrénoleucodystrophie liée à l’X (X-ALD), le trouble péroxysomal le plus courant. Il peut également dépister le déficit immunitaire combiné sévère par déficit en adénosine désaminase (DICS-ADA), le deuxième DCIS le plus fréquent.
Le kit NeoBase™ 2 MSMS permet aux laboratoires d’utiliser un flux de tests simple en trois étapes pour dépister plus de troubles en moins de temps à partir d’un seul prélèvement. Le logiciel optionnel de gestion de la MSMS de PerkinElmer, incluant la gestion de base de données, aide les laboratoires à stocker, gérer, examiner et rendre efficacement les résultats.
« En tant que chef de file dans le domaine du dépistage néonatal par spectrométrie de masse, nous continuons à faire évoluer nos technologies pour répondre aux besoins des laboratoires du monde entier, d’autant plus que plusieurs pays exigent certains tests métaboliques tels que les DICS et les peroxysomes », a déclaré le docteur Linh Hoang, vice-président du secteur du dépistage néonatal chez PerkinElmer. « Alors que ces laboratoires font face à la pression de dépister plus de troubles en moins de temps et avec des ressources limitées, ils recherchent une technologie avancée pour étendre leurs capacités de test en MS-MS. »
PerkinElmer équipe actuellement ses clients dans plus de 100 pays à travers le monde. Ses clients ont examiné plus de 600 millions de bébés, soit le dépistage de 39 millions de bébés chaque année dans le monde, aidant à sauver plus de 70 bébés par jour (un bébé toutes les 20 minutes).
Actualités |
Fusion : Siemens Healthineers et Fast Track Diagnostics combinent leurs portefeuilles de biologie moléculaire
Siemens Healthineers a signé un accord pour acquérir Fast Track Diagnostics (FTD), acteur de dimension mondiale dans le secteur du diagnostic médical, fondé en 2006 et basé au Luxembourg. Cette acquisition permet de compléter le menu du système de biologie moléculaire VERSANT® kPCR de Siemens Healthineers avec plus de 80 tests et diagnostics syndromiques. Par ailleurs, l’architecture ouverte des menus FTD permet aussi à Siemens Healthineers de s’adresser à un plus grand nombre de professionnels de santé.
Siemens Healthineers et FTD avaient déjà conclu un accord stratégique courant 2017. Après cette fusion, Siemens Healthineers intégrera dans son périmètre d’activité les sites de FTD au Luxembourg, à Malte et en Inde ainsi que ses effectifs d’environ 80 employés. Cela devrait donc également permettre à Siemens d’avancer dans sa stratégie consistant à transférer une grande partie de ses activités américaines à Luxembourg.
Pour sa part, FTD continuera à opérer à l’international sous la dénomination commerciale Fast Track Diagnostics. La société luxembourgeoise entend profiter ainsi d’un réseau de distribution qui devrait booster encore ses activités ; FTD est d’ailleurs en phase de recrutement et ses locaux, en cours d’extension, devraient atteindre les 800 m².
À la différence des examens cliniques réalisés isolément, les tests de FTD permettent en un seul test de déceler des infections virales, bactériennes ou autres. En complétant ainsi son portefeuille de diagnostic moléculaire par les produits FTD, Siemens Healthineers illustre sa volonté de poursuivre ses investissements dans la médecine de précision et dans le développement de solutions visant à limiter le nombre de tests, à réduire les temps de traitement et à améliorer les soins.
Les kits FTD sont des tests de PCR en temps réel qui permettent de réaliser à la fois des tests simple amorce et syndromiques. Le spectre des diagnostics couvre les infections respiratoires, les gastro-entérites, les méningites, les hépatites, les infections du patient immunodéprimé, les maladies tropicales, les maladies sexuellement transmissibles et les maladies infantiles : au total, ces tests sont capables de détecter plus de 140 virus, bactéries, parasites et champignons.
En regroupant ainsi les tests de diagnostic pour les maladies infectieuses au sein d’un seul système de biologie moléculaire et d’une plateforme ouverte, Siemens Healthineers propose aux laboratoires de toute taille, des performances de pointe, de l’extraction des échantillons à la détection, et leur permet de gagner en efficacité dans leurs flux de travail.
BD et Bard : un nouveau géant est né
Le 29 décembre 2017, BD (Becton, Dickinson et Company), groupe américain de technologie médicale de premier plan, a finalisé l’acquisition de son compatriote C.R. Bard pour 24 milliards de dollars US, créant ainsi un nouveau leader dans l’industrie de la santé avec un chiffre d’affaires annuel de 16 milliards de dollars. BD s’était déjà attaché un autre leader américain du secteur en 2015, CareFusion, pour environ 12 milliards de dollars.
La société née de la fusion de ces deux entreprises centenaires jouit d’un fort positionnement pour améliorer à la fois le traitement des patients et les processus de soins effectués par les professionnels de santé et pour accélérer son développement à l’international, notamment sur les marchés émergents, avec un milliard de dollars de revenus annuels attendus en Chine.
L’opération renforce le leadership de BD dans la dispensation et l’administration des médicaments ainsi que dans la prévention des infections avec une offre élargie de solutions couvrant tout le continuum du parcours de soins. En outre, l’important portefeuille de produits et le flux d’innovations de Bard – comprenant des produits plus spécifiquement axés sur l’urologie, le diabète, les maladies vasculaires ou l’oncologie – vont accroître les opportunités pour BD dans de nombreux domaines cliniques en forte croissance, et amélioreront les opportunités de croissance sur les marchés non américains.
LAP : le traitement qui soigne 90 % des cas, récompensé
Les professeurs Anne Dejean-Assémat, Hugues de Thé et Zhu Chen ont reçu le Prix Sjöberg 2018 en reconnaissance de leurs travaux de recherche sur la leucémie aiguë promyélocytaire (LAP), une des formes les plus agressives du cancer du sang.
Les Pr Anne Dejean-Assémat (Institut Pasteur/Inserm), Hugues de Thé (Collège de France) et Zhu Chen (Université de Jiao Tong, Shanghai), après 30 ans de recherche fondamentale et clinique, ont apporté une plus grande compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans la LAP et ont considérablement augmenté les chances de guérison des malades.
Tout commence en 1980 : Anne Dejean clone le site d’intégration du VHB dans un des chromosomes de cellules cancéreuses du foie, et démontre son rôle dans le développement du cancer hépatique. Avec Hugues de Thé elle identifie ce site comme celui du récepteur de l’acide rétinoïque, un dérivé naturel de la vitamine A impliqué dans le contrôle de la prolifération et de la différenciation cellulaires.
En 1990, avec le clinicien Laurent Degos, ils démontrent que chez les patients atteints de LAP, le récepteur de l’acide rétinoïque est défectueux et que le noyau des cellules leucémiques est anormal. Leurs résultats, d’importance sur le plan fondamental, permettent de comprendre pourquoi l’acide rétinoïque, utilisé dans le traitement de la LAP par des cliniciens chinois et français, est efficace contre ce type de cancer.
Peu après, Zhu Chen, médecin chinois et chercheur en biologie moléculaire, montre que l’arsenic, fréquemment utilisé en médecine traditionnelle chinoise, est aussi efficace contre la LAP et que la combinaison des deux agents agit en synergie : l’efficacité de guérison atteint 90 %. Anne Dejean et Hugues de Thé parallèlement montrent que l’arsenic induit la dégradation du récepteur de l’acide rétinoïque défectueux.
Les trois lauréats ont élucidé le mécanisme oncogénique de la LAP et mis au point un traitement révolutionnaire combinant acide rétinoïque / trioxyde d’arsenic qui dégrade l’oncogène à la source du cancer. Selon Anne Dejean, ces travaux permettent aujourd’hui d’espérer le développement de nouvelles thérapies basées sur des approches similaires pour d’autres formes de cancers.
Ce prix, créé en 2016 pour récompenser des scientifiques à l’origine d’avancées majeures dans le domaine du cancer et placé sous l’égide de l’Académie Royale Suédoise, est accompagné d’une dotation de 1 million de dollars, financée par la Fondation Sjöberg, destinée à financer les travaux de recherche de ces 3 éminents chercheurs.
8 types de cancers courants dépistés et localisés en 1 seul test !
Les chercheurs du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center de Baltimore (Maryland, USA) ont mis au point un test sanguin capable à lui seul de dépister huit types de cancer courants et d’identifier leur emplacement.
Appelé CancerSEEK, c’est un test unique, non invasif, multianalyte qui évalue simultanément les niveaux de protéines de 8 cancers et la présence de mutations cancéreuses de l’ADN circulant dans le sang. Le test vise à dépister huit types de cancer courants qui représentent plus de 60 % des décès par cancer aux États-Unis. Cinq des cancers couverts par le test ne font actuellement l’objet d’aucun test de dépistage.
« L’utilisation d’une combinaison de biomarqueurs sélectionnés pour la détection précoce peut potentiellement changer la façon dont nous dépistons le cancer, et elle repose sur la même logique d’utilisation de combinaisons de médicaments pour traiter les cancers », a expliqué Nickolas Papadopoulos, Ph.D., auteur principal de l’étude et professeur d’oncologie et de pathologie.
« Les mutations circulantes de l’ADN des tumeurs peuvent être des marqueurs hautement spécifiques du cancer. Pour capitaliser sur cette spécificité inhérente, nous avons cherché à développer un panel petit mais robuste qui pourrait détecter au moins une mutation dans la grande majorité des cancers », explique Joshua Cohen, M.D.-Ph.D.. « En fait, il est essentiel de garder un panel de mutations minime pour réduire le nombre de résultats faussement positifs et garder ces tests de dépistage abordables. »
Plusieurs centaines de gènes explorés
Les chercheurs ont d’abord exploré plusieurs centaines de gènes et 40 marqueurs protéiques, pour ensuite en réduire le nombre à 16 segments de gènes et huit protéines. Ce test moléculaire est uniquement destiné au dépistage du cancer et, par conséquent, est différent des autres tests moléculaires, qui reposent sur l’analyse d’un grand nombre de gènes menant au cancer pour identifier des cibles thérapeutiques potentielles.
Le test s’est avéré spécifique à plus de 99 % (7 faux-positifs sur 812 contrôles sains), ce qui devrait éviter les tests de suivi invasifs inutiles, douloureux et coûteux.
Le test a également été évalué chez 1 005 patients atteints de cancers non métastatiques de stade I à III, de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas, de l’œsophage, du colon, du poumon ou du sein. La sensibilité globale médiane, soit la capacité à trouver un cancer, était de 70 % et variait d’un maximum de 98 % pour le cancer de l’ovaire à un minimum de 33 % pour le cancer du sein. Pour les cinq cancers dépourvus de tests de dépistage – cancers de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’œsophage – la sensibilité variait de 69 % à 98 %.
L’innovation de leur méthode de classification est d’avoir recherché conjointement les mutations géniques et les niveaux de plusieurs protéines spécifiques pour pouvoir ensuite arrivée à une conclusion grâce à un algorithme spécialement développé pour ce test. De plus, cette approche a permis au test de déterminer avec précision l’emplacement d’une tumeur sur un petit nombre de sites anatomiques chez 83 % des patients.
« Bon nombre des traitements anticancéreux les plus prometteurs dont nous disposons aujourd’hui ne profitent qu’à une petite minorité de patients atteints de cancer, et nous les considérons comme des percées majeures. Si nous voulons progresser dans la détection précoce du cancer, nous devons commencer à le regarder de façon plus réaliste, en reconnaissant qu’aucun test ne détectera tous les cancers », explique Bert Vogelstein, MD, co-directeur du Ludwig Center à Clayton, Professeur d’oncologie et chercheur à l’Institut médical Howard Hughes.
Pour cibler les analytes inclus dans leur test CancerSEEK, l’équipe de recherche a extrait les données de plus de trois décennies de recherche sur la génétique du cancer générées au Ludwig Center de Johns Hopkins, où ont été créés les premiers modèles génétiques du cancer ainsi que les données de nombreuses autres institutions.
La méthode des rendements décroissants
Pour déterminer avec précision le nombre optimal de bases d’ADN à évaluer dans le test CancerSEEK, les chercheurs ont utilisé une méthode basée sur des rendements décroissants. « Plus vous analysez les bases de l’ADN, plus vous êtes capable de trouver des mutations, mais finalement vous atteignez un point de rendements décroissants », explique J. Cohen. « Nous avons conçu notre test pour refléter ce point de rendements décroissants, y compris les marqueurs d’ADN qui ont été utiles pour détecter les cancers et éliminer ceux qui n’ont pas ajouté de bénéfice. » Le résultat était un panel relativement restreint de marqueurs ADN hautement sélectifs.
CancerSEEK est non invasif et peut, en principe, être prescrit par des fournisseurs de soins primaires au milieu d’autres analyses sanguines de routine. « Cela a le potentiel d’avoir un impact important sur les patients. Une détection précoce fournit de nombreux moyens d’améliorer les résultats pour les patients. Idéalement, les cancers seraient détectés assez tôt pour être guéris par la chirurgie seule, mais même les cancers qui ne peuvent être guéris par la chirurgie seule répondront mieux aux thérapies systémiques quand la maladie est moins avancée », explique Anne Marie Lennon, MD, Ph. D., professeur agrégé de médecine, de chirurgie et de radiologie, directeur clinique de gastro-entérologie et directeur du programme multidisciplinaire sur les kystes pancréatiques.
Les chercheurs estiment qu’un test qui sera utilisé systématiquement pour le dépistage du cancer doit avoir un coût comparable ou inférieur à celui des autres tests de dépistage actuellement disponibles pour les cancers individuels, tels que la coloscopie. Ils prévoient que le test CancerSEEK coûtera finalement moins de 500 dollars US. De plus vastes études du test sont actuellement en cours.
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- Lire l’article sur Sciences
Prédire l’Alzheimer avec une goutte de sang, 30 ans avant ?
Selon France-Alzheimer, le pays compte aujourd’hui plus de 850 000 personnes malades et près de 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. A ce rythme, la France comptera 1 275 000 personnes malades d’ici huit ans. Face à l’augmentation du nombre de cas d’Alzheimer, pour lesquels aucun traitement n’existe, la stratégie est encore d’en ralentir l’évolution. La meilleure aide serait donc le dépistage précoce, voire une prévision de l’arrivée future des symptômes. Des médecins japonais et australiens semblent être sur la voie.
Le consensus actuel veut que des taux élevés de bêta-amyloïde soient un indicateur fiable de l’apparition future de la maladie d’Alzheimer. Ces protéines, détectées par des scanners cérébraux ou par l’extraction de liquide rachidien, procédures coûteuses et invasives, ont longtemps été considérées comme indétectables dans le sang. Selon Koichi Tanaka, un membre de l’équipe de recherche de la Shimadzu Corporation au Japon, ce serait maintenant possible : « à partir d’un minuscule échantillon de sang, notre méthode permet de mesurer les taux de protéines liés à la bêta-amyloïde, et ce, même si leur concentration est très faible ».
Ces chercheurs ont analysé par spectrométrie de masse les échantillons de sang de 373 participants australiens et japonais, pour rechercher des peptides et des acides aminés dont on sait qu’ils sont liés aux concentrations de bêta-amyloïdes. Le test a prédit avec précision l’accumulation de plaques dans 90 % des cas ainsi qu’une quantité anormale de la protéine « tau ». Or, les précédentes recherches indiquent que les protéines commencent à se concentrer dans le sang jusqu’à 30 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Ce test prédictif, s’il est validé, permettrait aux patients d’avoir accès plus rapidement au soutien et aux services nécessaires et améliorerait considérablement leur qualité de vie en attendant de meilleurs traitements.
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- Lire l’article sur Nature
Pour un traitement personnalisé du myélome multiple
Une équipe de l’Institut de génétique humaine (CNRS/université de Montpellier) a développé un test in vitro permettant d’identifier les patients atteints d’un myélome multiple (MM) à haut risque qui pourraient bénéficier d’un traitement par l’inhibiteur d’EZH2, un traitement déjà en essais cliniques pour d’autres cancers hématologiques. Le myélome multiple est un cancer des plasmocytes. Très hétérogène sur le plan moléculaire, il demande une approche de médecine personnalisée pour adapter le traitement aux caractéristiques des cellules tumorales du patient.
Pour développer cette approche, une équipe de l’Institut de génétique humaine a mis au point un test biomarqueurs breveté qui identifie les patients dont l’évolution de la maladie présente un haut risque et qui pourraient bénéficier d’un traitement par un inhibiteur d’EZH2. Un tel inhibiteur est actuellement en essais cliniques de phase II pour le traitement du lymphome. Cependant, il a été démontré que l’inhibition d’EZH2 réduit fortement la croissance de cellules du MM, ce qui peut constituer une valeur supplémentaire pour ces candidats inhibiteurs.
Les chercheurs ont observé une plus forte expression de l’enzyme EZH2 dans les cellules tumorales de MM comparativement aux plasmocytes normaux. Ils ont aussi montré que cette surexpression est associée à une évolution défavorable pour les patients concernés. Le test de biomarqueurs appliqué sur des cellules purifiées du patient est basé sur l’analyse des profils d’expression de 15 gènes. Il permet de prédire la sensibilité d’un patient aux inhibiteurs d’EZH2 et donc d’envisager un traitement personnalisé.
Cette voie apparaît d’autant plus intéressante que les chercheurs ont montré qu’il existait une synergie avec un traitement déjà utilisé dans le MM, basé sur des médicaments immunomodulateurs (Imid). L’association avec un inhibiteur d’EZH2 renforce l’effet des Imid sur leurs cibles. Par ailleurs, dans le cas de cellules résistantes aux Imid, l’utilisation de l’inhibiteur d’EZH2 peut resensibiliser les cellules au médicament immunomodulateur.
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