– Dans le numéro 238 de Spec­tra Biolo­gie –

 
 
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puce Inno­va­tions
 
ANALYSEUR

Solu­tion d’hé­ma­to­lo­gie connec­tée dernière géné­ra­tion

Pour répondre à la demande des labo­ra­toires à haut débit, HORIBA Medi­cal a fait évoluer sa solu­tion d’hé­ma­to­lo­gie haut de gamme et vient de déli­vrer sa dernière géné­ra­tion : la solu­tion HELO 2018.
L’ana­lyse des échan­tillons de fluide corpo­rel est main­te­nant dispo­nible avec une solu­tion de contrôle de qualité asso­ciée, BFtrol.
Les Yumi­zen H2500/H1500, modules analy­tiques centraux de cette solu­tion, sont tous deux compa­tibles avec le Yumi­zen SPS (lame de colo­ra­tion). Celui-ci peut main­te­nant impri­mer des codes QR sur les lames et est compa­tible avec de nombreux analy­seurs de numé­ri­sa­tion tels que Cella­vi­sion®.
Les lames peuvent égale­ment être comman­dées manuel­le­ment à partir du mode STAT. L’uti­li­sa­tion d’un pavé numé­rique (clavier option­nel) faci­lite la révi­sion des lames.
Les érythro­blastes sont main­te­nant dispo­nibles dans les deux modes (CBC et DIFF) sans néces­si­ter de test réflexe. Les résul­tats des contrôles qualité (CQ) deviennent expor­tables auto­ma­tique­ment et manuel­le­ment (formats CSV et XML). Les résul­tats (patients et CQ) sont analy­sés, véri­fiés et vali­dés par la station de vali­da­tion héma­to­lo­gique spécia­li­sée Yumi­zen P8000 (Midd­le­ware). Le dispo­si­tif Yumi­zen T6000 permet de relier tous les analy­seurs connec­tés au convoyeur à haut débit. Basé sur plusieurs brevets, ce système opti­mise le flux des racks, pour un meilleur TAT.
Cette solu­tion globale est dispo­nible sous 4 types de confi­gu­ra­tion : stan­dard linéaire, angu­laire pour s’adap­ter aux locaux, en cellules de travail pour maxi­mi­ser l’ef­fi­ca­cité du person­nel, en îlot pour mini­mi­ser l’em­preinte. Accom­pa­gnée du programme QAP (programme d’as­su­rance qualité), la solu­tion HELO 2018 faci­lite l’éta­blis­se­ment et le main­tien de la certi­fi­ca­tion ISO 15189.

ANALYSEUR

Système d’hé­mo­stase auto­ma­tisé pour débit moyen à élevé

HORIBA Medi­cal a étendu sa gamme d’ana­ly­seurs d’hé­mo­stase avec le lance­ment des systèmes entiè­re­ment auto­ma­ti­sés Yumi­zen G1500 (tube ouvert) et Yumi­zen G1550 (tube fermé), desti­nés aux labo­ra­toires gérant un débit moyen à élevé. En élar­gis­sant son domaine d’ex­per­tise sur les patho­lo­gies du sang, direc­te­ment lié à l’hé­ma­to­lo­gie, la société souhaite propo­ser des solu­tions dédiées et spéci­fiques pour l’in­ves­ti­ga­tion de l’hé­mo­stase.
Ces nouveaux analy­seurs répondent à ces attentes quoti­diennes grâce aux carac­té­ris­tiques suivantes :
• une version en tube fermé en option et iden­ti­fi­ca­tion du tube posi­tif lors du prélè­ve­ment pour une gestion plus sûre du tube,
• contrôle du volume continu pour une gestion opti­male des réac­tifs,
• contrôle dyna­mique de la courbe de mesure et des alarmes analy­tiques pour des résul­tats véri­fiés. La version à tube fermé offre un mode de perfo­ra­tion de la casquette pour faci­li­ter l’uti­li­sa­tion et répondre aux exigences de santé et de sécu­rité.
Les analy­seurs auto­ma­ti­sés Yumi­zen G1500 / G1550 sont égale­ment très faciles à utili­ser :
• les réac­tifs sont pré-cali­brés et prêts à être utili­sés
• écran tactile et logi­ciel ergo­no­mique avec statut d’af­fi­chage en temps réel
• CQ auto­ma­tique et main­te­nance auto­ma­tique
• traça­bi­lité complète (lots de réac­tifs, étalon­nage, contrôle de la qualité, réexé­cu­tion, connexion des utili­sa­teurs).
Avec des canaux de mesure néphé­lo­mé­triques et turbi­di­mé­triques inté­grés, le système four­nit 8 canaux de mesure avec 2 combi­nai­sons de longueurs d’onde. Asso­ciée à la gamme complète de réac­tifs HORIBA Medi­cal Yumi­zen G pour les tests de routine et les tests spéci­fiques, déve­lop­pée et opti­mi­sée pour le Yumi­zen G1500 / G1550, l’en­semble four­nit une solu­tion de qualité et opti­mi­sée en termes de coûts.
Prin­ci­paux avan­tages du produit :
– jusqu’à 240 tests prothrom­bine/heure, offrant un débit élevé pour les travaux de routine
– jusqu’à 150 échan­tillons à bord offrant une grande capa­cité de flux
– jusqu’à 48 posi­tions de réac­tif pour permettre un fonc­tion­ne­ment continu et un porte­feuille de tests élargi
– tests de coagu­la­tion, immu­no­lo­giques et chro­mo­gé­niques pour divers besoins en tests.

ANALYSES
Nouveaux panels syndro­miques des voies respi­ra­toires infé­rieures

Le panel Pneu­mo­nie Biofi­re® Filmar­ray® de bioMé­rieux a reçu l’ac­cré­di­ta­tion 510(k) de la FDA et son panel Pneu­mo­nie plus Biofi­re® Filmar­ray® le marquage CE. Ces panels aident au diagnos­tic des infec­tions des voies respi­ra­toires infé­rieures.
Le panel Pneu­mo­nie Biofi­re® Filmar­ray® iden­ti­fie 33 cibles sur des échan­tillons de type expec­to­ra­tions (prélè­ve­ment par aspi­ra­tion endo-trachéale) et lavage bron­cho-alvéo­laire (mini-LBA compris). La liste des cibles comprend : 18 bacté­ries, 8 virus et 7 gènes de résis­tance aux anti­bio­tiques. Le panel Pneu­mo­nie plus Biofi­re® Filmar­ray® comprend les mêmes cibles ainsi que le virus émergent MERS-CoV.
Ces panels devraient contri­buer à un usage raisonné des anti­bio­tiques en évitant d’ex­po­ser les patients à des anti­bio­tiques dont ils n’ont pas besoin.
Déve­lop­pés par BioFire Diagnos­tics, filiale de bioMé­rieux spécia­li­sée en biolo­gie molé­cu­laire, ces deux panels inno­vants donnent des résul­tats semi-quan­ti­ta­tifs pour 15 bacté­ries analy­sées afin d’ai­der les clini­ciens à faire la diffé­rence entre les micro-orga­nismes natu­rel­le­ment présents et ceux provoquant l’in­fec­tion. C’est la première fois que ce système utilise ses capa­ci­tés de quan­ti­fi­ca­tion de la PCR en temps réel et que la FDA approuve un test molé­cu­laire multi­plex semi-quan­ti­ta­tif.
Les tests Biofi­re® permettent une approche syndro­mique molé­cu­laire rapide, précise et complète pour les infec­tions des voies respi­ra­toires infé­rieures, en testant simul­ta­né­ment la présence des micro-orga­nismes les plus souvent à l’ori­gine d’un ensemble de signes et de symp­tômes.
Ils complètent les panels respi­ra­toires Biofi­re® Filmar­ray® exis­tants, pour une solu­tion diagnos­tique complète des infec­tions respi­ra­toires. Les résul­tats sont obte­nus en une heure envi­ron avec le système entiè­re­ment auto­ma­tisé du même nom et néces­sitent seule­ment quelques minutes de temps de mani­pu­la­tion. Biofi­re® Filmar­ray® est une solu­tion de PCR multi­plexe, marquée CE inté­grant, dans un système fermé, la prépa­ra­tion des échan­tillons, l’am­pli­fi­ca­tion et la détec­tion des patho­gènes.

puce Actua­li­tés
 
 
 
 
VIE DES SOCIETES
Meda­sys pour­suit sa crois­sance et étend son champ d’ac­tion

Meda­sys annonçait en octobre dernier ses récentes acqui­si­tions, qui démontrent une volonté nette de faire croître sa Busi­ness Unit dédiée à la gestion des labo­ra­toires. Après le rachat de DL Santé, l’édi­teur s’est atta­ché l’offre d’In­fo­lo­gic-Santé, ancien­ne­ment filiale à 100 % de E-log, pour un montant basé sur une valeur d’en­tre­prise de 5 millions d’eu­ros. Info­lo­gic-Santé équipe plus de 75 % des hôpi­taux publics et plus de la moitié des labo­ra­toires privés avec ses solu­tions dédiées à l’ana­to­mo­pa­tho­lo­gie et la géné­tique.

Un Pôle de Biolo­gie en crois­sance conti­nue

Avec l’ac­qui­si­tion de DL Santé, Meda­sys pour­suit la conso­li­da­tion et le déve­lop­pe­ment de son Pôle de Biolo­gie, né des syner­gies et du partage d’ex­per­tise avec Netika. Prin­ci­pa­le­ment posi­tionné sur le segment des labo­ra­toires de biolo­gie médi­cale privée, DL Santé vient renfor­cer les équipes, enri­chir le porte­feuille de produits et contri­buer au dyna­misme du pôle. Cette acqui­si­tion permet au Groupe de renfor­cer sa posi­tion d’ac­teur incon­tour­nable sur le marché avec près de 4000 sites clients, un pôle composé de 500 experts dans le monde dont plus de 200 en France, de nouvelles solu­tions inno­vantes et des tech­no­lo­gies d’échange et de partage desti­nées à répondre aux problé­ma­tiques de mutua­li­sa­tion dans les secteurs public et privé.

Le Groupe vise égale­ment l’ana­lyse cellu­laire et géné­tique

L’ar­ri­vée de la société Info­lo­gic-Santé dans le Groupe, leader en France des solu­tions d’ana­to­mo­pa­tho­lo­gie et de géné­tique, permet à Meda­sys et Deda­lus d’ac­croître la couver­ture fonc­tion­nelle de leur offre afin de répondre aux enjeux stra­té­giques des GHT et des groupes privés français et inter­na­tio­naux. Info­lo­gic-Santé, renom­mée à cette occa­sion Deda­lus C&G, pourra ainsi béné­fi­cier d’une struc­ture solide pour opérer son posi­tion­ne­ment à l’in­ter­na­tio­nal.

Grâce aux inves­tis­se­ments réali­sés, Meda­sys souhaite cibler tant les biolo­gistes que les patho­lo­gistes avec des outils permet­tant d’im­plé­men­ter de nouveaux para­digmes et un accom­pa­gne­ment de proxi­mité.

VIE DES SOCIETES
Le test HPV Aptima de Holo­gic, validé avec une effi­ca­cité clinique attei­gnant 6 ans
Des nouvelles données (1) ont confirmé que le test HPV Aptima est validé avec une effi­ca­cité clinique attei­gnant 6 ans, ce qui en fait l’un des deux seuls tests présen­tant ces preuves d’ef­fi­ca­cité. Ces données découlent de l’étude de la perfor­mance clinique longi­tu­di­nale sur 6 ans du test HPV Aptima ciblant l’ARNm (AHPV) dans une popu­la­tion de dépis­tage, menée par le Pr Thomas Iftner de l’Uni­ver­sité de Tübin­gen (Alle­magne).
Les résul­tats clés montrent que le test Apti­ma® HPV présente la même excel­lente sensi­bi­lité, mais une spéci­fi­cité bien amélio­rée par rapport au test HPV ADN de réfé­rence :
– Sa sensi­bi­lité compa­rée à celle du test HC2 était de 91,5 % pour la détec­tion des CIN3+ et les valeurs prédic­tives néga­tives de 99,8 % (99,5–99,9) pour HC2 et 99,7 % (99,4–99,8) pour Aptima HPV. Les données de suivi de ces femmes à
6 ans sont compa­rables entre les deux tests.
– Ce test ciblant l’ARNm des HPV à HR présente une spéci­fi­cité consi­dé­ra­ble­ment supé­rieure (diffé­rence 1,2 % [IC à 95 %, 0,87 % à 1,48 %]) à celle du test de réfé­rence (p < 0,001). Ceci dimi­nue le nombre de faux posi­tifs de 23 % par rapport au test d’ADN de réfé­rence. Dans une popu­la­tion d’un million de femmes, ceci évite­rait le mauvais diagnos­tic de 12 000 d’entre elles.
Ces résul­tats prennent toute leur perti­nence à l’heure où les pays d’Eu­rope évoluent vers des programmes de dépis­tage du cancer du col de l’uté­rus tous les 3 à 5 ans.
Chaque test HPV présen­tant une stra­té­gie de ciblage, une sensi­bi­lité indi­vi­duelle asso­ciée, et une qualité de spéci­fi­cité diffé­rentes, ces tests doivent four­nir leurs propres preuves d’ef­fi­ca­cité clinique longi­tu­di­nale. Jusqu’à présent, HC2 (Qiagen) était le seul test d’ADN d’HPV accom­pa­gné de preuves longi­tu­di­nales étayant son utili­sa­tion sécu­ri­sée dans le cadre de programmes de dépis­tage à inter­valles de plus de 4 ans.
Le Pr Thomas Iftner, explique : « le test Aptima HPV ciblant l’ARNm est le seul de son type à montrer une spéci­fi­cité consi­dé­ra­ble­ment supé­rieure à celle du test de réfé­rence HC2, car il détecte l’ARNm des onco­gènes viraux clés au lieu de détec­ter le gène lui-même. Par consé­quent, un plus petit nombre d’in­fec­tions passa­gères non perti­nentes d’un point de vue clinique sont diagnos­tiquées par erreur. »
Ce test cible les types d’HPV à HR qui consti­tuent la menace la plus impor­tante pour les femmes. Les tests d’ADN détectent certains gènes d’HPV mais ils n’ont pas la capa­cité de faire la distinc­tion entre une simple présence du virus et une infec­tion active. En revanche, les tests d’ARNm peuvent détec­ter les trans­crits des gènes viraux qui ne sont présents qu’en cas d’in­fec­tion des cellules. Alors que d’autres tests HPV ciblent l’ADN, ce test cible l’ARNm, détec­tant la présence et l’ac­ti­vité des infec­tions HPV à haut risque. Il détecte l’ARNm des gènes onco­gènes E6/E7, soit les infec­tions HPV les plus suscep­tibles d’en­traî­ner un cancer du col de l’uté­rus.
 
(1) IFTNER T. et al., The longi­tu­di­nal clini­cal perfor­mance of the RNA-based AHPV Human Papillo­ma­vi­rus (HPV) Assay in compa­ri­son to the DNA-based Hybrid Capture 2 HPV Test in 2 conse­cu­tive scree­ning rounds with a 6-year inter­val in Germany, J Clin Micro­biol (TBC), octobre 2018, en ligne, doi:10.1128/JCM.01177–18

PROFESSION
Une étude alerte sur la surmor­ta­lité liée à certains dialy­sats

Une étude française, présen­tée en octobre 2018 lors du congrès annuel des néphro­logues (SFNDT, Lille) semble montrer que la nature du dialy­sat peut avoir un impact sur la santé des patients hémo­dia­ly­sés. Le dialy­sat, soit le liquide mis en contact avec le sang dans le géné­ra­teur de dialyse, n’est pas consi­déré comme un médi­ca­ment, mais bien comme un dispo­si­tif médi­cal.
Selon ces travaux, le dialy­sat au citrate, utilisé chez 15 000 patients envi­ron (30 % des 47 000 patients dialy­sés en France), pour­rait faire augmen­ter le risque de morta­lité par rapport au dialy­sat à l’acé­tate. Si l’ANSM ne retire pas ce produit dans l’im­mé­diat, une réunion des parties prenan­tes* a statué pour la mise en place de travaux complé­men­taires pour confir­mer ou non ces conclu­sions et pour les préci­ser.

* : INSERM, asso­cia­tions de patients Rena­loo et France Rein, profes­sion­nels de santé Fonda­tion du Rein, Société fran­co­phone de néphro­lo­gie dialyse et trans­plan­ta­tion (SFNDT), Club des jeunes néphro­logues (CJN), Agence de la biomé­de­cine (ABM) et Agence natio­nale du médi­ca­ment et des produits de santé (ANSM).

PROFESSION
Dysli­pi­dé­mies : abro­ga­tion des recom­man­da­tions HAS face au doute
La HAS a publié en mars 2017 une recom­man­da­tion sur les stra­té­gies de prise en charge des prin­ci­pales dysli­pi­dé­mies. A l’oc­ca­sion du recours devant le Conseil d’État de l’as­so­cia­tion Formin­dep deman­dant son abro­ga­tion, la HAS a constaté qu’elle n’avait pas eu à l’époque connais­sance de l’en­semble des liens d’in­té­rêts de certains des experts.
Ce non-respect des règles déon­to­lo­giques de l’ins­ti­tu­tion a conduit l’or­ga­nisme à abro­ger cette recom­man­da­tion.
En effet, la HAS a pris connais­sance, sur la base de données trans­pa­rence-santé alimen­tée par les décla­ra­tions des entre­prises, de l’exis­tence de liens qui n’avaient pas été rensei­gnés par certains experts dans leur décla­ra­tion publique d’in­té­rêts.
Elle a égale­ment été infor­mée qu’une plainte pour prise illé­gale d’in­té­rêts avait été dépo­sée contre eux.
Si la justice pénale devra déter­mi­ner avec préci­sion s’il y a eu des omis­sions volon­taires, la distor­sion d’in­for­ma­tions présentes dans les DPI et sur la base trans­pa­rence-santé entraîne un doute sur l’im­par­tia­lité des experts. Un nouveau travail devrait être initié au plus vite.

SCIENCES
Un nouvel anti­corps « 2 en 1 » effi­cace contre le cancer

L’im­mu­no­thé­ra­pie a changé la donne dans plusieurs cancers de mauvais pronos­tic, grâce à une 1ère géné­ra­tion d’an­ti­corps d’im­mu­no­thé­ra­pie, les inhi­bi­teurs de points de contrôle immu­ni­taire, capables de régé­né­rer les défenses immu­ni­taires. Pour cela, ils agissent sur des points de contrôle stra­té­giques, sorte de « freins molé­cu­laires » des lympho­cytes T pour éviter une surac­ti­vité du système immu­ni­taire. Dans le cas d’un cancer, la tumeur détourne ce proces­sus à son avan­tage, déclen­chant l’ar­rêt total du fonc­tion­ne­ment des lympho­cytes T.
Sché­ma­tique­ment, en empê­chant la tumeur d’agir sur ces points de contrôle, l’im­mu­no­thé­ra­pie réta­blit le fonc­tion­ne­ment natu­rel des lympho­cytes T. Si les béné­fices cliniques de ces trai­te­ments sont spec­ta­cu­laires, cette 1ère géné­ra­tion d’im­mu­no­thé­ra­pie ne fonc­tionne que chez 20 % des patients sans que l’on sache pourquoi.
Cher­cheurs, clini­ciens et indus­triels travaillent désor­mais conjoin­te­ment sur ces résis­tances. La stra­té­gie vise à mobi­li­ser simul­ta­né­ment d’autres points de contrôle de la réponse immu­ni­taire et d’autres lympho­cytes tueurs mais aussi à combi­ner les immu­no­thé­ra­pies, entre elles ou avec d’autres trai­te­ments.
Dans cette nouvelle étude, les cher­cheurs ont démon­tré le poten­tiel promet­teur d’un nouvel anti­corps : le mona­li­zu­mab. Celui-ci peut neutra­li­ser direc­te­ment un point de contrôle très impor­tant exprimé conjoin­te­ment à la surface des cellules NK de l’im­mu­nité innée et des lympho­cytes T de l’im­mu­nité adap­ta­tive : NKG2A. Mona­li­zu­mab restaure ainsi simul­ta­né­ment l’ac­tion des deux immu­ni­tés.
Chez la souris, les scien­ti­fiques ont alors démon­tré qu’u­ti­lisé en combi­nai­son avec une immu­no­thé­ra­pie de 1ère géné­ra­tion, mona­li­zu­mab améliore les résul­tats des trai­te­ments. En effet, il poten­tia­lise l’ac­tion de l’an­ti­corps durva­lu­mab qui cible un méca­nisme d’in­hi­bi­tion complé­men­taire de celui de NKG2A : la voie PD1/PDL1. Le taux de survie observé passe ainsi de 40 % à 60 %.
Chez l’Homme, lors d’un essai clinique de phase 2, mona­li­zu­mab stimule l’un des méca­nismes d’ac­tion du cetuxi­mab, le trai­te­ment de réfé­rence des patients atteints d’un cancer de la tête et du cou : l’évo­lu­tion du cancer est stop­pée chez 25 % des patients trai­tés, contre 13 % lorsque cetuxi­mab est utilisé seul. « En action­nant simul­ta­né­ment les méca­nismes d’in­hi­bi­tion et d’ac­ti­va­tion des cellules NK nous sommes parve­nus à augmen­ter signi­fi­ca­ti­ve­ment l’ef­fi­ca­cité du meilleur stan­dard de trai­te­ment dispo­nible sans géné­rer de nouveaux effets secon­daires » se féli­cite Eric Vivier.
Pour les cher­cheurs, il s’agit de l’iden­ti­fi­ca­tion du premier inhi­bi­teur de points de contrôle immu­ni­taire à large spectre qui est capable non seule­ment d’avoir sa propre action sur les cellules cancé­reuses mais qui poten­tia­lise égale­ment l’ac­tion d’autres trai­te­ments.

SCIENCES
Un nouveau test face à l’émer­gence de souches de tuber­cu­lose milti­ré­sis­tantes non détec­tées par les tests stan­dards

Alors que les Nations Unies ont annoncé un plan pour éradiquer la tuber­cu­lose d’ici 2030, une nouvelle étude démontre l’émer­gence de souches multi­ré­sis­tantes de cette mala­die, non détec­tées par les tests approu­vés par l’OMS. Ces travaux d’une équipe inter­na­tio­nale codi­ri­gée par Philip Supply (CNRS/Inserm/Insti­tut Pasteur de Lille/Univer­sité de Lille), publiés dans The Lancet Infec­tious Diseases (1) font écho à un autre article paru dans The New England Jour­nal of Medi­cine (2), propo­sant un nouvel algo­rithme de détec­tion de résis­tances de souches de tuber­cu­lose.
Le 26 septembre dernier, les Nations Unies ont convenu de lever 13 milliards de dollars annuels afin d’éra­diquer la tuber­cu­lose d’ici 2030. En 2017, plus de 450 000 nouveaux cas de tuber­cu­lose multi­ré­sis­tante aux anti­bio­tiques sont appa­rus, dont seule­ment 25 % ont été détec­tés.
Souli­gnant la gravité de ce problème de sous-détec­tion, notam­ment en Afrique du Sud, cette nouvelle étude montre que des souches de Myco­bac­te­rium tuber­cu­lo­sis isolées dans ce pays portent une combi­nai­son parti­cu­lière de muta­tions les rendant résis­tantes notam­ment aux deux anti­bio­tiques prin­ci­paux pres­crits en première inten­tion, la rifam­pi­cine et l’iso­nia­zide. Or, la région géné­tique portant une muta­tion singu­lière de résis­tance à la rifam­pi­cine n’est pas couverte par le test ADN, et la résis­tance au trai­te­ment asso­ciée n’est pas repé­rée par le test de culture.
Cette non-détec­tion entraîne des trai­te­ments de première inten­tion inef­fi­caces chez les patients, une morta­lité et une conta­gion accrues, et l’ac­qui­si­tion de résis­tances addi­tion­nelles à d’autres anti­bio­tiques. Les cher­cheurs ont notam­ment détecté la présence de muta­tions probables de résis­tance à la bédaqui­line, la molé­cule la plus récente pour trai­ter les tuber­cu­loses multi­ré­sis­tantes, appa­rues juste après le début de son utili­sa­tion dans le pays en 2013.
Cette décou­verte a été réali­sée notam­ment grâce à un nouveau test de dépis­tage de multi­ré­sis­tance de la bacté­rie, déve­loppé par Genos­creen avec la colla­bo­ra­tion de P. Supply. Contrai­re­ment au test ADN stan­dard, il cible un large panel de gènes de la bacté­rie et iden­ti­fie des résis­tances à plus d’une dizaine d’an­ti­bio­tiques. Ces résul­tats peuvent être obte­nus en seule­ment 1 à 3 jours.
Il béné­fi­ciera d’un nouvel algo­rithme de détec­tion de muta­tions de résis­tance, publié dans le New England Jour­nal of Medi­cine, sur la base de l’ana­lyse de 10 000 génomes, soit l’un des plus grands projets de séquençage d’ADN bacté­rien réali­sés à ce jour.

SCIENCES
Infar­c­tus du myocarde : préve­nir la réci­dive

Après un infar­c­tus du myocarde, les patients survi­vants sont à risque de nouvel évène­ment cardio­vas­cu­laire et ce risque est propor­tion­nel au taux rési­duel de « mauvais » choles­té­rol LDL, même chez les patients rece­vant un trai­te­ment inten­sif par statines.
L’es­sai Odys­sey outcomes coor­donné par le Profes­seur Philippe Gabriel Steg du dépar­te­ment de cardio­lo­gie de l’hô­pi­tal Bichat AP-HP et de l’uni­ver­sité Paris Dide­rot/USPC, a été mené auprès de 18 924 patients dans plus de 50 pays avec le réseau FACT – French Alliance for Cardio­vas­cu­lar Trials label­lisé par F-CRIN (Inserm) et le Dr G. Schwartz de l’Univer­sity of Colo­rado School of Medi­cine.
Les résul­tats montrent, après un suivi moyen de 2,8 ans, une réduc­tion du risque d’évè­ne­ment cardio­vas­cu­laire d’en­vi­ron 15 % chez les patients trai­tés par aliro­cu­mab ainsi qu’une morta­lité plus basse.
Ces résul­tats suggèrent que l’injec­tion de cet inhi­bi­teur de PCSK9 pour­rait contri­buer à amélio­rer le pronos­tic de ces patients à risque.
Cette nouvelle classe médi­ca­men­teuse, les inhi­bi­teurs de PCSK9, est capable d’abais­ser de plus de 50 % le taux rési­duel de choles­té­rol LDL, en plus du trai­te­ment par statines. L’un de ces médi­ca­ments, l’ali­ro­cu­mab (Praluent®, Sanofi), a été testé dans le grand essai clinique rando­misé en double aveugle contre placebo Odys­sey outcomes, portant sur des patients ayant un choles­té­rol LDL supé­rieur à 70 mg/dL malgré un trai­te­ment maxi­mal par statines.
Ces médi­ca­ments sont déri­vés de la décou­verte par l’équipe du Pr Cathe­rine Boileau de muta­tions du gène de PCSK9 asso­ciés à une hyper­cho­les­té­ro­lé­mie fami­liale. L’ali­ro­cu­mab est un anti­corps mono­clo­nal, le PCSK9 (propro­tein conver­tase subti­li­sin-kexin type 9). Il agit sur les récep­teurs du choles­té­rol qui attirent le choles­té­rol LDL et le détruisent.
Un groupe de patients d’au moins 40 ans et ayant été hospi­ta­lisé pour un acci­dent cardio­vas­cu­laire a reçu l’ali­ro­cu­mab par injec­tion et un deuxième groupe un placebo. Le groupe aliro­cu­mab présen­tait des taux plus bas de LDL en moyenne (40 à 66 mg/dL vs. 93 à 103 mg/dL).
En détails, une réduc­tion des évène­ments cardio­vas­cu­laires majeurs a été consta­tée dans le groupe aliro­cu­mab par rapport au groupe placebo (903 vs. 1052 évène­ments, soit 9,5 % vs. 11,1 %). Les cher­cheurs ont égale­ment constaté que la morta­lité a été plus basse dans le groupe traité (3,5 % vs. 4,1 %).
La tolé­rance du trai­te­ment a été très bonne sur la durée du suivi, avec en parti­cu­lier aucun excès de risque de trouble cogni­tif, de diabète ou d’élé­va­tion de la glycé­mie. Cet essai suggère que l’ad­di­tion d’un inhi­bi­teur de PCSK9 par injec­tion au trai­te­ment post infar­c­tus par statines pour­rait contri­buer à amélio­rer le pronos­tic de ces patients, les seuls effets secon­daires ayant été mineurs.
Cet essai a été financé par Sanofi et Régé­né­ron, qui espèrent voir l’AMM du Praluent éten­due à l’in­di­ca­tion de réduc­tion du risque d’évé­ne­ments cardio­vas­cu­laires majeurs.

puce Egale­ment dans Spec­tra Biolo­gie n° 238
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